* C’est un jeu de mots inspiré du titre du livre de Julius Evola “Masque et visage du spiritualisme contemporain”
Les choses semblent se dérouler indépendamment les unes des autres, et pourtant elles suivent une ligne de convergence précise.
Vous souvenez-vous qu’il y a trois ans, j’avais affirmé que Zemmour avait été pour ainsi dire créé pour exciter les banlieues françaises ? Et lorsque je disais que la guerre en Ukraine permettrait que des armes parviennent à des terroristes islamistes ?
Ou quand j’affirmais que l’action russe au Sahel servirait à augmenter la pression subsaharienne sur notre continent ?
Changeons de perspective
Vous rappelez-vous qu’en février 2022, j’avais soutenu que l’invasion russe de l’Ukraine était une guerre contre l’Europe menée par le fantassin russe au nom du général américain avec le conseiller anglais ?
Et quelqu’un se souvient-il que j’avais affirmé que les véritables objectifs étaient la destruction de l’Allemagne et l’affaiblissement de la France, et que, pour cela, tous les impérialismes, non seulement celui dominant mais aussi ceux secondaires (Russie, Turquie), relanceraient le djihad ?
Faisons un autre pas en arrière
Quelqu’un se rappelle-t-il lorsque je rapportais les plans du Council of Foreign Relations américain d’il y a onze ans ? Ils étaient clairs : briser l’axe énergétique russo-allemand (c’est fait grâce aux Russes), faire sortir l’Angleterre de l’Union Européenne (ça, c’est fait, de manière autonome), transformer la Pologne en une puissance militaire régionale (ça c’est fait, grâce aux Russes), affaiblir les liens entre la France et l’Allemagne (c’est fait grâce aux effets de la guerre menée par les Russes), et placer le sud-est de la Méditerranée sous le contrôle énergétique israélien (ça, c’est fait, sans même avoir eu besoin des Russes).
Si nous lisons ce qui se passe aujourd’hui dans une perspective globale
peut-être pouvons-nous comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient, où Israël, dé-occidentalisé, devient le grand hub arabo-israélien et avance au même rythme que le djihadisme.
Et nous noterons comment la pression djihadiste dans cette région trouve un écho africain dans les zones abandonnées par les Français et sous influence russe, en pleine offensive.
Nous comprendrons ainsi aussi pourquoi les Russes ont abandonné la Syrie et envisagent de retirer l’HTS (les djihadistes syriens) de la liste des organisations terroristes, tandis que Washington retire sa prime mise autrefois sur la tête d’Al Jolani.
Si l’essentiel de cette gigantesque action en tenaille
est l’affaiblissement structurel de l’Europe, et en particulier de la France et de l’Allemagne (qui depuis trois ans sont les véritables objets de diverses guerres obliques), nous comprenons aussi en quoi consiste le soutien de Musk à l’AfD allemande, ainsi que l’attentat opportun dans un marché de Noël précisément dans le bastion de celle-ci, commis par un loup solitaire qui, malgré les grossiers mensonges du gouvernement allemand pour éviter que cet acte de terreur apporte de l’eau au moulin du parti d’Alice Weidel, sert uniquement les intérêts de ce dernier.
L’AfD est un parti connu pour ses positions anti-islam et qualifié pour cela de néo-nazi, alors qu’il s’agit en réalité d’une formation qui poursuit l’assistanat à la manière du Mouvement Cinq Étoiles italien, alignée sur la LGBT Pride et d’inspiration ultra-sioniste, avec de grandes influences américaines et russes à ses sommets et dans son appareil.
Son seul but est d’aider Washington (et subsidiairement Moscou) à réaliser le sabotage de la locomotive allemande, désormais attaquée depuis toutes les positions.
Placer ses espoirs dans cette AfD, du moins telle qu’elle est aujourd’hui, est bien plus qu’une erreur.
Tout comme il est erroné de les placer dans les Russes, les Israéliens, les Iraniens ou les Américains.
Le problème djihadiste ne concerne pas seulement l’Allemagne et la France, il se profile à l’horizon dans toute l’Europe. Par des responsabilités américaines, israéliennes, russes, turques, séoudiennes, mais il se nourrit aussi de l’environnement dans lequel il naît.
Et il n’est pas surprenant que le même cadre dessiné en France il y a quelques années, que j’avais immédiatement contesté, ait pris racine partout
Ici, la droite zemmourienne, ultra-sioniste et pro russo-américaine à la fois (du moins poutiniste et trumpiste), affrontait en paroles la gauche de Mélenchon qui avait inventé l’Islamogauchisme. Ainsi sont nés les deux interprètes du dualisme de la stratégie de la tension.
Ce même cadre s’est reproduit mondialement avec Gaza, pour lequel des milieux entiers de droite de cuture antijuive ont fini pro-Netanyahou, tandis que des milieux pro-israélites de gauche se sont mis à soutenir le Hamas.
En d’autres termes, nous sommes tous manipulés comme des marionnettes, surtout lorsque nous prenons parti fanatiquement pour un faux front antagoniste ou contre celui-ci. Nous sommes des pantins.
Il est nécessaire de prendre immédiatement conscience
et d’adopter une position axée, comme cela s’est souvent produit dans le passé, bien que nous ayons oublié comment faire.
Il ne s’agit absolument pas d’adopter une neutralité lâche ou de se replier dans l’attente d’un sursaut, cela va sans dire, mais d’apprendre à relever les défis et les menaces en maîtres de nous-mêmes, en arrêtant de jouer le jeu préparé pour nous et de réciter le rôle prédéfini en poursuivant bruyamment des papillons.
La tragédie, d’accord, mais sortons s’il vous plaît de cette pathétique farce !