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Dans le coeur de Paris

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Une rencontre entre vétérans 

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Aussi les livres en italien. Anche i libri in italiano

 Une assistance nombreuse, attentive, cultivée, militante et passionnée se pressait, mardi 16 décembre, dans une salle de l’Espace Iéna, où Gabriele Adinolfi nous avait conviés à une présentation de son dernier ouvrage en français, « Années de plomb et Semelles de vent » (cf. notre commentaire du 10).

Avant de répondre aux questions de l’auditoire, l’ancien dirigeant de Terza Posizione (TP) fit un exposé des principaux éléments de son livre, rappelant, pour commencer, quels avaient été les combats essentiels de ce jeune et dynamique mouvement politique que fut TP (dont l’appellation, que l’on peut traduire par « Troisième Voie », fut choisie en hommage à l’action du couple Perón en Argentine) dans l’Italie des années 70. Il parla ensuite de son exil forcé pendant une vingtaine d’années, en particulier en France, après l’attentat de la gare de Bologne en 1980, attentat dont les fascistes furent immédiatement et injustement accusés d’être les auteurs. Il raconta quelles étaient les contraintes auxquelles étaient alors soumis les militants en cavale, soulignant que l’absence, à l’époque, de « nouvelles technologies » très développées rendait quand même la clandestinité plus facile qu’aujourd’hui (où tout individu muni d’un téléphone mobile est immédiatement localisé).

Adinolfi évoqua également les rencontres que son exil européen lui permit de réaliser, en particulier celle d’« un vieux général, à Madrid » (Léon Degrelle), dont il confia qu’il en conservait une impression inoubliable et d’une très grande force, tant le personnage était d’une stature et d’une vitalité qui écrasaient tout. Il mentionna aussi sa rencontre avec Oreste Scalzone, dirigeant gauchiste italien également réfugié à Paris, avec lequel il entretint une relation non exempte de sympathie, alors même que leurs convictions politiques étaient diamétralement opposées. Revenant sur les conditions de son exil en France, il souligna avoir bénéficié d’une grande solidarité de la part des camarades français, mettant cela sur le compte de ce qu’il perçoit comme une caractéristique de l’identité française, à la fois « romantique et primitive ». Formule inattendue, très « adinolfienne », comme celle qu’il employa, à un autre moment, pour identifier certaines différences de comportement entre Français et Italiens : « Les Italiens disent ne pas payer leurs impôts, alors qu’ils les paient, la plupart du temps ; les Français affirment les payer, alors qu’ils ne les paient pas, beaucoup plus souvent qu’on ne le pense».

Les questions portèrent sur la situation italienne, en particulier sur la Casapound (« une équipe de gens qui s’entendent bien et s’apprécient beaucoup, ce qui n’est pas si courant », nota Adinolfi) et également, à plusieurs reprises, sur le réseau mafieux récemment démantelé à Rome et qui aurait bénéficié de facilités pour accéder à certains financements municipaux. La presse française ayant affirmé qu’un ancien dirigeant des Noyaux armés révolutionnaires (NAR, organisation de lutte armée de la droite radicale italienne pendant les Années de plomb) était l’un des éléments moteurs de ce réseau, Adinolfi signala qu’il ne connaissait pas ce personnage, ajoutant que, les NAR ayant été une organisation clandestine, il ne rimait pas à grand-chose de parler de ses « membres » (les NAR ne tenaient pas à jour l’état de leurs effectifs…), tout en indiquant que la plupart des personnages impliqués dans ce scandale romain étaient clairement liés à la gauche, et certainement pas à l’extrême droite.

DE PRAVIY SEKTOR AU SIX-FÉVRIER 34

Une question, à laquelle on pouvait s’attendre, porta sur l’Ukraine et le soutien apporté par Gabriele Adinolfi à Praviy Sektor, « alors que des camarades nationalistes se battent là-bas » (sous-entendu « aux côtés des séparatistes »). Notre camarade italien y répondit en développant cette idée, maintenant bien connue de nos lecteurs (cf., par exemple, notre commentaire du 3 novembre), qu’il n’y a pas de réel conflit, au sens propre du terme, en Ukraine, dont le gouvernement, quand il parvient à se procurer des armes, le fait auprès d’un fournisseur contrôlé par des capitaux…russes (!), tout se passant dans le cadre d’un nouveau Yalta où le rôle de chaque partie a été écrit à l’avance. Dans ce contexte, les malheureux qui sont tués au combat dans l’est de l’Ukraine ne sont que de la « chair à canon », sans influence réelle sur le déroulement des événements.

Il y eut également des questions sur la situation française, qui se transformèrent d’ailleurs en un débat entre auditeurs sur la façon de faire pour surmonter les échecs permanents de la droite française depuis Boulanger. La discussion fut un peu confuse, où l’on évoqua, par exemple, le Six-Février 34. A ce sujet, nous renverrons, quant à nous, nos lecteurs à notre article du 5 février 2014, où nous signalons que, si une occasion a été manquée, ce n’est pas le 6, mais le 7 février 1934, alors que la police avait assez clairement laissé entendre qu’elle n’était pas prête à reprendre les fusillades pour défendre, comme la veille, un gouvernement et une République totalement discrédités. Malheureusement, les nationalistes ne surent pas saisir cette chance du Sept-Février et la République sauva sa tête…Il suffisait pourtant de très peu de choses, par exemple qu’un homme énergique comme Léon Daudet participât aux discussions entre dirigeants nationalistes du 7 février au matin : il aurait certainement emporté l’adhésion des participants, les manifestations auraient repris et, sous les coups de boutoir de Camelots du roi déchaînés par la mort de leurs camarades, la République honnie aurait été renversée et remplacée par un Comité de Salut public.

Comme le montre cet exemple, nulle malédiction ne frappe la droite nationaliste. Il suffit qu’elle sache profiter des événements en frappant fort, au bon moment. Pour cela, il faut qu’existe une robuste communauté militante d’hommes adhérant avec ferveur à une même vision du monde et à un même projet politique. C’est ce qu’était un mouvement comme l’Action française en 1934, malgré ces deux boulets que représentaient, d’une part, une adhésion toute théorique à l’idée monarchique et, d’autre part, une référence « politique » au christianisme sous sa forme catholique. C’est un mouvement comme celui-là qui nous manque aujourd’hui, étant précisé que l’on n’est pas obligé, bien sûr, de traîner les mêmes boulets que l’AF des années Trente…

Nos lecteurs voudront bien nous pardonner cette longue parenthèse, dont la substance nous est venue en réfléchissant à ce débat survenu lors de la présentation de son livre par Adinolfi : mais l’objet d’une présentation de ce type n’est-il pas aussi de susciter ce genre de débat et de réflexion ?

Pour finir, Gabriele Adinolfi donna diverses informations sur ses activités actuelles, rappelant qu’il animait un site d’information en ligne (NoReporter), un think tank (Polaris), ainsi que des séminaires destinés aux militants de droite, y compris ceux de la mouvance berlusconienne. Il signala également qu’il était toujours très présent aux côtés de la Casapound et qu’il venait, avec la collection Orientations et Recherche, de lancer la production d’ouvrages de formation à prix réduit, dont trois ont déjà été publiés : « La Terza Posizione », « Il Fascismo » et « L’Europa ». En attendant la traduction en français de ces ouvrages (traduction qui est en cours pour le troisième d’entre eux), il faut, sans plus tarder, se procurer « Années de plomb et Semelles de vent » (27 €, frais d’envoi inclus ; les commandes sont à passer à l’adresse que nous reproduisons ci-dessous), dont nous venons de commencer la lecture ; il s’agit d’un livre très vivant, bien enlevé, plein d’esprit et dont on a du mal à interrompre la lecture lorsque l’heure tourne :

ALORS, BONNE LECTURE ET VIVE LA LIBÉRATION EUROPÉENNE !

 

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