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La croisière de la flottille pro-Netanyahou

Avec de tels « ennemis », Israël n'a pas besoin d'amis

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La Flottille a terminé sa traversée… et Netanyahu jubile

Depuis la création de l’État d’Israël, le peuple palestinien a été sacrifié à maintes reprises


Par les Israéliens, naturellement ; par les gouvernements arabes, à de rares exceptions près ; par de faux alliés qui ont cyniquement instrumentalisé sa cause (Russie, Iran, Qatar) ; par des extrémistes qui ont paralysé sa représentation politique légitime—d’abord les communistes, ensuite les djihadistes, éternels idiots utiles de Tel-Aviv—; et enfin par une gauche internationale qui s’empare d’un combat qu’elle comprend à peine, s’en servant comme prétexte à des gesticulations narcissiques et à de pathétiques reconstitutions des luttes d’antan.

Pour une gauche en déroute, mais encore animée par une forme de “théologie de la libération contre l’Urfascisme”, Gaza n’est qu’un nom de plus, un prétexte pour s’exhiber et se persuader—bien plus que persuader autrui—qu’elle est encore en vie.

La farce de la Flottille en est l’illustration parfaite


Ses promoteurs affirment qu’elle a remis Gaza au centre du débat public. C’est faux. Gaza est depuis longtemps au cœur des discussions internationales, et plusieurs gouvernements ont déjà adopté des positions critiques à l’égard d’Israël. Ce dont on parle aujourd’hui, ce n’est plus de Gaza, mais d’un équipage d’exhibitionnistes.

Ils prétendent avoir mené une mission humanitaire. Ridicule. La Flottille transportait à peine un tiers des denrées que les Palestiniens reçoivent chaque jour—oui, chaque jour—par les canaux officiels. Et si leur objectif avait réellement été humanitaire, ils auraient hissé un drapeau de paix, non celui de la Palestine, tout en proclamant leur volonté de “briser le blocus naval”, pour ensuite se rendre, mains levées, au premier contact.
Des provocateurs. Des bouffons.

Les défenseurs de la Flottille soutiennent qu’elle a mis en lumière les violations israéliennes du droit international : refus de l’aide humanitaire (qu’Israël avait toutefois proposé de faire livrer à l’Église), interception du navire en dehors des eaux territoriales, et revendication selon laquelle ces eaux appartiennent légalement à Gaza.
Les deux derniers arguments sont juridiquement recevables, mais ils n’ont rien de nouveau. Les résolutions de l’ONU ignorées sont innombrables, et ce n’est certainement pas cette croisière militante qui les a révélées.

Quant à l’interception hors des eaux territoriales, il est plausible qu’Israël ait lui aussi choisi de jouer sa partition dans cette mascarade, évitant ainsi de créer un précédent : laisser quiconque pénétrer illégalement dans ce qu’il considère comme ses eaux sans riposte immédiate.

La comédie s’est désormais déplacée à terre

avec des relents nostalgiques des années 1970, où l’on prétend “tout bloquer pour la Flottille”.

Pourquoi ne pas l’avoir appelée directement la Flottille Netanyahu ? La question demeure.

S’il s’agissait d’une opération politique et médiatique, à qui a-t-elle réellement profité, sinon à Netanyahu ?

Commençons par l’opinion publique israélienne, profondément divisée à son sujet. Comment a-t-elle perçu une démonstration de force menée sous bannière palestinienne, précisément le jour de Yom Kippour, comme le fit le Hamas ? On croirait presque un scénario écrit par le Mossad.

Et en Europe ? Et plus largement, en Occident ?

L’opinion publique se divise, schématiquement, en six catégories :

  • Ceux qui haïssent les Juifs
  • Ceux qui haïssent les Arabes
  • Ceux qui soutiennent Israël
  • Ceux qui soutiennent la Palestine
  • Ceux qui rejettent les deux
  • Et ceux qui oscillent, influencés par les circonstances

Les deux dernières catégories sont les plus nombreuses. Et c’est justement en leur sein que l’on observe aujourd’hui un basculement des sympathies vers Tel-Aviv, qui a su incarner une autorité calme, face à l’arrogance et au ridicule des membres de la Flottille et au comportement outrancier de leurs partisans dans la rue.

Admettons, pour l’argument, que les organisateurs de la Flottille n’aient pas mesuré l’ampleur du cadeau qu’ils faisaient à Netanyahu. Supposons qu’ils aient agi par naïveté. Ont-ils pris conscience de l’effet boomerang ?

J’en doute fortement. Le drapeau palestinien n’était qu’un prétexte. Leur véritable objectif était de se mettre en scène dans une société du spectacle, où ils ne sont que de médiocres figurants.

Encore un groupe de plus qui, comme tant d’autres—souvent des Palestiniens eux-mêmes—contribue à affaiblir la cause palestinienne.

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